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MarilouiZ par Nicolas Guillermin
(L’Humanité – 17/02/2012)Marilouiz, un son brut et des frissons
Le groupe francilien vient de sortir l’album Des ombres qui passent. Du rock engagé non formaté. Ne vous fiez pas à leur nom, MarilouiZ n’a rien d’une veille dame permanentée. Avec ce groupe de rock VF, la scène française prend un sacré coup de jeune. Marilouiz, dont le nouvel album (Des ombres qui passent chez Mosaic Music Distribution) est sorti en janvier, est un quatuor basse, batterie, guitares, du rock non formaté, pur, comme le faisaient les Stooges d’Iggy Pop. Un son brut qui vous écorche les tympans et des textes qui vous caressent les oreilles. MariLouiz, c’est aussi un groupe militant. Des artistes qui utilisent le rock pour illustrer leur indignation. Sur des paroles ciselées et engagées, Stéphane Jégo appuie là où ça fait mal comme avec Chaque jour, chanson sur l’odyssée absurde et forcément cruelle d’un sans-papiers (« Chaque jour est pour moi une rencontre et un adieu. (…) Pour des raisons obscures, j’ignore ce qu’est le futur »). Mais MarilouiZ, c’est avant tout un groupe de scène. De festivals en rades paumés, de salles municipales jusqu’au Bataclan (en passant par la Fête de l’Huma), ce groupe, fondé à la fin des années quatre-vingt-dix, écume le pays depuis plus d’une décennie à bord de son vieux camion. En tournée en ce moment (www.marilouiz.com), le quatuor déploie une énergie qu’on n’avait pas vue depuis longtemps. Avec Toi la France, son titre phare qui clôt généralement ses concerts, Marilouiz donne des frissons.
MarilouiZ par sébastien Delorme
(chroniqueur myrockprod.com – 01/02/2012)Des ombres qui passent
Aujourd’hui Marilouiz revient avec « Des ombres qui passent » un album de 11 nouveaux morceaux, très rock, présentant des textes engagés et critiques le tout emmenés avec des guitares qui se font par moment très aériennes ou au contraire carrément furieuses et la rythmique prenant pour sa part une toute autre dimension quand le ton se durcit. Un disque très intéressant, dynamique avec une bonne énergie. Le ton est donné dès le premier morceau avec des guitares électriques bien rock à souhait et un chant clair. Marilouiz sait varier les plaisirs et alterne les morceaux pêchus avec un chant parfait et des guitares tranchantes, bref du rock’n’roll brut de décoffrage « Assez », « 3000 Tours », « Changeons Rien » et d’autres plus calme « Solange », « Spirale ». On aura même la suprise d’entendre une sorte de Slam sur « Tout ira bien », mais le plaisir des oreilles sera sur « Petite Fée » qui dès les premières notes nous emmène dans une sorte de ballade rock accrocheuse très réussie. Le son, les mélodies, la tonalité des textes et le chant nous embarque sur un très bon album.
MarilouiZ par KR’TnT
(septembre 2012)MarilouiZ au Festival Le Cri de la Betterave
[…] Nous sommes en présence d’un véritable groupe. Deux guitares, batterie et une fille à la basse, tiens ça rappelle quelque chose, mais l’important c’est qu’il y ait une vraie musicienne au bout du fil et pour cela Mélanie Lazarczyk assure sans problème. Dès les premières secondes le son arrive et déborde des amplis, l’on n’a pas affaire à des amateurs, Marilouiz possède l’expérience de la scène et est servi par une cohésion remarquable. Les deux guitaristes Stéphane Jego et Fabien Gardeur se soutiennent et n’essaient pas de s’esbrouffer l’un l’autre, Marilouiz est au service de sa propre musique, l’on sent que le groupe défend un projet, la musique est vécue comme un engagement existentiel et non comme une agréable et lucrative occupation.
Musique rock plus que rock’n’roll. Le groupe ne chante pas en anglais. Choix idéologique, l’on véhicule non pas un message mais une vision de monde qui se doit d’être comprise du public. Marilouiz est un groupe de rock français, comprendre un groupe né dans la mouvance post-nineties-Noir-Désir, la musique se veut rock et le texte se veut poème. Ambition affirmée et défendue par Stéphane Jego, le set repose sur ses épaules, chemise blanche, boucle d’oreille comme signe que l’on s’adresse à soi-même, la voix est puissante et captive l’audience. Il sait aussi se taire et se lancer dans de longues parties de guitare des mieux venues. Faut dire que derrière Yvan Marizy pousse le train sur ses toms à vive allure. Discret mais d’une présence indéniable.
L’audience reste attentive, applaudissements chaleureux, il est sûr que les trois-quart des personnes amassées devant la scène entendent pour la première fois en direct live un combo de cette force. Pour elles Marilouiz est un ovni musical venu d’une autre planète. Pourront s’entraîner à la maison, Marilouiz propose un CD tout neuf sorti au mois de mars dernier. Des ombres qui passent. Enregistré sur Paris. La prise se son n’est pas mauvaise, mais le mixage privilégie la voix de Stéphane Jego bien mise en avant. Nous préférons sans discussion la prestation scénique beaucoup plus rentre dedans. Le livret – illustré par Arnold Chartier, moitié vaisseau urbain Guerre des Etoiles 2 / moitié plongée en apnée BD en totale harmonie avec le climat généré par les lyrics – nous délivre l’ensemble des paroles. Les textes […] décryptent l’apocalyptique morbidité de nos étriqués vécus mais ne débouchent point sur un appel franc et massif à l’insurrection. Par deux fois Jego récite plus qu’il ne chante, même si par après l’accompagnement rythmique explose l’on regrette qu’il n’y ait pas sur ces récitatifs la même emprise vocale qu’un Jim Morrison (voir l’intro très doorsienne de Spirale) a pu insuffler à ses poèmes. Et même sans aller jusqu’à un si parfait exemple, le travail des poètes beat sur leurs lectures de textes offre d’intéressantes pistes de réflexion. Mais là nous cherchons la petite bête. Qui monte. […] Un très bon set qui nous a réconcilié avec la salade de betterave.
MarilouiZ par EB
(Journaliste univarts.com – 31/06/2010)MarilouiZ à l’Imprimerie 168
Quelques notes de musique étouffées proviennent du fond de la cour. Derrière une porte bleue, on découvre l’Imprimerie 168, atelier collectif de proximité. Ce lieu alternatif demeure l’un des rares espaces de vie et de résistance artistique à Paris, où la pluridisciplinarité et la diversité sont les maîtres mots. […] Les lumières s’éteignent et Marilouiz s’empare de la scène pour deux heures de live intense et bouillonnant, où l’énergie cède ponctuellement la place à l’émotion voire à la poésie. Dès le premier morceau, on pense immédiatement aux Têtes raides, à Noir Désir et au Cri de la Mouche. Mais on s’aperçoit rapidement que si le groupe assume sans complexe ces influences, il y apporte son identité propre avec des envolées psyché et éthérées qui l’inscrivent dans un univers plus vaste que celui de ces doyens du rock français. Dans une ambiance festive et chaleureuse, le public s’échauffe et les premiers rangs se lancent dans des chorégraphies improvisées. Un agité échevelé affublé d’un sac poubelle se déchaîne sur le côté de la scène et offre un spectacle hilarant de headbanging. Un autre hurluberlu déambule torse poils avec pour seul accoutrement des autocollants à l’effigie de Marilouiz dispatchés sur le corps. Stéphane Jégo, à la guitare piquante, au chant rauque et à la plume écorchée mène la barque Marilouiz depuis 1997. Pilier et fondateur du groupe, il s’impose indéniablement comme leader scénique par une prestance puissante et expressive. Plus en retrait, Fabien Gardeur manie la guitare avec une grande virtuosité technique, alternant violence et subtilité. Mélanie Lazarczyk, unique figure féminine du quatuor, offre un jeu discret et solide imposant une douceur naturelle et apportant une touche plus métal. Dernier arrivé dans l’aventure Marilouiz, le batteur Yvan Marizy trouve toute sa place et délivre un jeu propre et impétueux. Ca pique, ça crie, ça sature et ça sue. C’est bel et bien du rock’n’roll.